La semaine dernière, une quinzaine d’apprentis des filières paysagère et viticole du CFA Agricole de l’Aude, encadrés par leurs formatrices Angélique PASTOR et Aurélie SALGON, se sont rendus dans les vignobles de la SCEA Calvo à Coursan. L’objectif était de découvrir par la pratique la confusion sexuelle, une méthode alternative de lutte contre des ravageurs de la vigne.
Chaque année l’Eudemis ou « tordeuse de la grappe » prolifère dans les vignobles. Trois générations de papillons se succèdent de début avril à fin septembre occasionnant des dégâts sur les ceps. La première génération qui éclot au début du printemps se délecte des boutons floraux sans grande
conséquence pour les vignes mais les deux suivantes s’attaqueront aux grappes. En perforant les grains, les chenilles favorisent alors l’installation de pourritures qui altèreront le goût du vin.
Dans le cadre d’une viticulture raisonnée, il est essentiel d’enrayer l’infestation du vignoble par ces lépidoptères voraces et éviter ainsi l’emploi de traitements phytosanitaires. La fonction des pièges à confusion sexuelle est de perturber la reproduction des eudemis par l’émission de phéromones femelle de synthèse. Les mâles ont alors beaucoup de mal à retrouver les femelles dans cette atmosphère saturée, les accouplements sont donc beaucoup moins nombreux, ce qui permet de limiter la population d’eudémis. Pour être efficace la pose des pièges doit s’effectuer avant les premières éclosions de papillons et être suffisante pour couvrir toute la superficie concernée.
Nos apprentis de 2eme année du CAPA jardinier-paysagiste et du BPA travaux de la vigne et du vin ont donc déposé dans les vignobles de la SCEA Calvo les pièges à phéromones. Ces diffuseurs étaient composés de deux tubes parallèles en polymère. Le premier contient un fil d’aluminium permettant son application sur la vigne, le second est rempli avec le mélange de phéromones. Environs 500 diffuseurs sont nécessaires pour couvrir un hectare. Les pièges ont été posés en quinconce, un rang sur deux tous les 5 pieds. La mise en place des diffuseurs a bien sûr été renforcée sur les abords de la parcelles et les haies aux alentours afin de garantir une saturation phéromonale satisfaisante en dépit du vent.
Nos apprentis ont bien travaillé et le repas convivial que nous avons partagé à midi a permi de reprendre le travail dans la bon humeur. Une journée instructive pour nos stagiaires qui ont pu découvrir par la pratique cette méthode de lutte alternative. Les jardiniers-paysagistes auront peut être recours à des systèmes équivalents pour protéger les buis de la pyrale cette été.
Bravo à nos apprentis qui n’ont pas chômé.