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Un débroussaillage en faveur de la biodiversité

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Le site de Cazaban, sur la commune de Palaja, a été le théâtre d’un important chantier de débroussaillage les  mardi 9 et mercredi 10 mars. C’est sous le regard curieux de quelques randonneurs, que 30 étudiants de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée Charlemagne de Carcassonne se sont  activés comme des fourmis pendant deux jours. Ils ont abattu et débroussaillé les arbres et arbustes qui avaient colonisés les 4000m2 de pelouse sèche calcicole du site.

Débroussailler pour favoriser des espèces patrimoniales

Loin d’être une simple action de déforestation massive, comme on pourrait le penser, ce chantier a un réel intérêt écologique. En effet les pelouses méditerranéennes, composées d’une végétation rase et sèche, sont l’habitat de nombreuses espèces. Elles ont nécessairement besoin d’un milieu ouvert et ensoleillé  pour se développer. C’est le cas notamment de bon nombre d’orchidées tels que l’Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), ou l’Ophrys à grandes fleurs (Ophrys magniflora). Est aussi concerné pour un grand cortège d’insectes, ou de reptiles, tels que le lézard vert ou le seps strié (Chalcides striatus), un petit lézard à forte valeur patrimoniale.

Les pelouses sèches abritent également de nombreux auxiliaires de culture comme des coccinelles ou des pollinisateurs. Les favoriser sur une exploitation agricole a du sens d’un point de vue écologique. C’est le cas de l’exploitation de Cazaban. Propriété et support d’étude du lycée agricole de Charlemagne, elle tend à favoriser au maximum les insectes auxiliaires pour réguler les populations de ravageurs dans les cultures.

Jadis les pratiques pastorales jouaient un rôle prépondérants dans l’entretien des milieux ouverts de pelouses mais elles se sont raréfiées. C’est ainsi que des espèces arbustives et ligneuses comme le laurier tin, la coronille glauque, le pin d’Alep, ou les chênes verts et pubescents colonisent peu à peu les pelouses sèches. Ces arbres s’implantent au détriment des espèces qui dépendaient des pelouses pour vivre.

C’est pourquoi la classe de deuxième année de BTS  Gestion et Protection de la Nature s’est mobilisée pour débroussailler le site afin de rétablir le bon état écologique de cette mosaïque d’habitats.

Un chantier de réouverture de milieu en pratique…

Encadré par Richard Ribaut (professeur d’aménagement) et Marc Ramirez (professeur d’agro-équipement), les étudiants ont dû eux-même penser et planifier leur chantier. De la cartographie du site au nettoyage des outils, en passant par l’analyse des enjeux et des risques du milieu et l’organisation du stockage des végétaux rémanents, ils ont dû penser à tout !

C’est munis de sécateurs, de tronçonneuses et de débroussailleuses thermiques qu’ils se sont attelés à leurs tâches de débroussaillage et d’abattage. Il en sont ressortis fatigués, courbaturés et les bras  couverts de griffures mais fiers et satisfaits d’avoir atteint leurs objectifs.

Ce chantier leur aura permis de se mettre dans une situation professionnelle et d’apprendre les rudiments du maniement du matériel de débroussaillage.

La pelouse sèche de Cazaban est, à l’heure actuelle, ouverte, mais elle nécessitera un entretien régulier pour le rester, et il faudra attendre quelques années  pour mesurer les réels impacts écologiques de l’action. Affaire à suivre….