Du 10 au 14 octobre dernier, la classe de BTS GPN 2e année a oeuvré pour la biodiversité de nos tourbières. En effet les étudiants ont réalisé un chantier sur la commune de Cuxac-Cabardès. Nichée au cœur de la Montagne Noire audoise, la tourbière de Laprade avait besoin d’une bonne restauration. Cette tourbière est un Espace Naturel Sensible géré par le Conseil Départemental de l’Aude.
La tourbière de Laprade, une zone humide remarquable
La tourbière de Laprade se situe au sein d’une zone humide remarquable. Ce site présente une faune et une flore patrimoniale et menacée. Ainsi on y trouve des végétaux remarquables : Drosera rotundifolia, une plante carnivore ne poussant qu’en tourbière ou encore la gentiane pneumonanthe.
Les tourbières jouent un rôle important dans nos écosystèmes et leur biodiversité. En effet, elles influent sur la régulation du cycle de l’eau et la lutte contre les inondations. La capacité de stockage de ces zones humides lors des périodes de fortes précipitations est essentielle. Elle permet ensuite de redistribuer des volumes d’eau non négligeables en périodes de sécheresses.
Ce volume de stockage est possible grâce aux sphaignes (Sphagnum sp.). Ce sont des mousses pouvant stocker jusqu’à 20 fois leur poids sec en eau! Les fonctions écologiques et hydrologiques ont induit un classement de la tourbière de Laprade en Espace Naturel Sensible (ENS). Le propriétaire et gestionnaire est le Conseil Départemental de l’Aude.
Ce milieu fragile est dégradé par la prolifération des molinies bleues (Molinia caerulea), une poacée (graminée) et de saules roux (Salix atrocinerea). Ces deux espèces assèchent la tourbière et empêchent le développement des espèces spécialisées et inféodées. C’est pour lutter contre la dégradation de ce milieu naturel que le Conseil Départemental a passé une commande aux BTSA GPN.
Un chantier éprouvant mais indispensable !
Pour limiter l’avancée des molinies bleues, les BTSA GPN ont mené une action de « décapage ».
Les pieds de molinies (appelés « touradons ») peuvent peser parfois plus de 80 kg. Les étudiant(e)s ont du les arracher et retirer du site. Plus de 40 tonnes de matières ont ainsi été extraites de la zone, à la force des bras et jambes de nos courageux BTS.
Diego, un étudiant, explique que « la tâche a été rendue très difficile par le terrain boueux et accidenté. Cette « mise à nu » du sol est la seule méthode pour redonner une dynamique écologique favorable à la tourbière ».
La mise à nu du site après décapage peut sembler radicale et relativement violente. Cependant, elle permet de refaire apparaître une banque de graines profonde et ainsi redynamiser le cortège floristique.
Dans la zone mise à nue, les BTS GPN ont procédé à la création de « gouilles » (des petites dépressions topographiques remplies d’eau), indispensables pour bon nombre d’espèces animales et végétales des tourbières. En effet, elle sont le siège du développement de joncs et de sphaignes. C’est aussi un parfait lieu de ponte pour les amphibiens..
En parallèle, les étudiants ont débroussaillé le site. Enfin, ils ont extrait les rémanents (déchets organiques) afin de préserver la tourbière d’un trop grand apport en matière organique.
Ce chantier a permis d’améliorer l’état écologique du site, et ainsi de préserver la biodiversité et fonctions hydrauliques qu’il remplit, tout en favorisant son rôle pédagogique de cette formation.
Merci à Maxence Fouillade et Marius Ricou